vendredi 7 septembre 2012

Dans 20 ans, le prix des aliments va flamber, El Watan, 7 septembre 2012

 

A cause de la sécheresse et des grands incendies, notamment dans le Middle West des Etats-Unis devenu, pour le malheur des uns, le grenier du monde, les prix de base des principaux aliments pourraient doubler d'ici 20 ans, a annoncé Oxfam, une confédération de 17 ONG, qui travaille en réseau pour un avenir libre de l'injustice et la pauvreté (www.oxfam.org).

Dans un rapport de 15 pages paru le 5 septembre, l'organisation prévient une hausse croissante des prix des denrées alimentaires de base qui doubleront à l'horizon 2020. Le responsable est encore une fois tout désigné : le changement climatique. En effet, Oxfam juge que les effets du réchauffement sont «sous-estimés», car «les changements à évolution lente des températures moyennes et des schémas de précipitations», globalement défavorables à l'agriculture se doubleront de «pertes de cultures causées par des événements météorologiques extrêmes, plus fréquents et plus intenses».
Prenant pour exemple la sécheresse qui sévit depuis juin dans le centre des Etats-Unis, la plus grave depuis 50 ans, les experts de l'organisation internationale estiment que les prix du maïs pourraient atteindre 140% d'augmentation. Un scénario semblable est prévu pour l'Afrique australe, où le prix actuel du sac de 25 kg de farine, la ration d'une famille pour 15 jours, pourrait passer de 18 à 40 dollars. Ce sont les populations les plus pauvres qui paieront cette flambée au prix fort, car dans le Sahel, une famille consacre jusqu'à 75% de ses ressources pour se nourrir, révèle encore un expert. L'étude, qui a donné lieu au rapport intitulé «La Terre se réchauffe, les prix flambent», souligne encore que ce seront les pays pauvres qui payeront la plus lourde facture.
Les chercheurs, qui ont modélisé les scénarii de l'accroissement des prix, prévoient qu'à l'exportation, les prix du maïs augmenteraient de 177%, ceux du blé de 120%, ceux du riz raffiné de 107%. Par ailleurs, des spécialistes réunis à Stockholm durant la Semaine internationale de l'eau, qui s'est déroulée dans la capitale suédoise, ont montré que l'adoption de techniques de planification de l'exploitation des ressources hydrauliques permettait de faire face aux besoins alimentaires croissants. Pour nourrir les neuf milliards d'habitants que la Terre comptera en 2050, alors que les ressources hydrauliques auront également diminué, il est nécessaire de mettre au point dès maintenant des techniques permettant d'accroître la production agricole avec moins d'eau.
Slim Sadki

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