mardi 20 novembre 2012

Desertec subit des défections en Europe

Zhor Hadjam, à propos du retrait de Bosch du projet
El Watan, le 17.11.12

Le groupe allemand Bosch vient d'annoncer son retrait du projet, quelques semaines à peine après celui du conglomérat Siemens.

Le gigantesque projet Desertec, destiné à alimenter l'Europe en énergie solaire à partir de l'Afrique du Nord, connaît un autre épisode contrariant pour ses initiateurs. Des défections en chaîne des entreprises allemandes qui en constituent le noyau financier et technologique sonnent depuis quelques semaines comme un mauvais présage. Le groupe industriel allemand Bosch vient en effet d'annoncer son retrait, à la fin de l'année, du projet quelques semaines à peine après celui du conglomérat allemand Siemens qui a prévu de liquider l'ensemble de ses activités liées au solaire. Ces retraits surviennent alors que l'Algérie, qui a signé un mémorandum d'entente en décembre 2011 avec l'entreprise allemande Desertec initiative (DII), ne semble pas, de toute façon, très pressée de conclure des accords concrets de production, malgré des déclarations d'intention favorables.

En cause la perspective de servir de territoire d'implantation de gigantesques installations importées en vue de produire et d'exporter de l'énergie solaire vers les pays européens sans véritable transfert technologique ni participation industrielle locale. Une lacune à maintes fois mise à l'avant et qui est à l'origine des longues hésitations qui ont précédé le feu vert donné par Bouteflika au projet. Les retraits annoncés et les raisons invoquées en liaison avec la crise en Europe ne sont pas faits pour encourager un élan de la part des décideurs algériens. «Nous avons décidé de ne pas prolonger notre participation à Desertec l'année prochaine (...) en raison d'une situation économique plus difficile», a déclaré une porte-parole du groupe Bosch après la décision de son retrait du projet.

Pour sa part, Desertec se veut rassurant. Tout en regrettant le retrait de Bosch et de Siemens, Desertec fait valoir que des discussions sont actuellement en cours avec plusieurs nouveaux partenaires potentiels, dont l'espagnol Elecnor, l'américain First Solar ou encore le chinois SGCC. Mauvais présage, plusieurs ministres annoncés présents à la troisième conférence annuelle de Desertec à Berlin ont finalement fait faux bond la semaine dernière, à quelques heures d'une table ronde, invoquant des «agendas chargés». «Le soutien du gouvernement allemand était jusqu'à présent verbal, mais il n'y a pas eu véritablement de soutien concret», rappelle à l'AFP Hans-Joseph Fell, député écologiste au Bundestag, en charge des questions énergétiques.

Par ailleurs, un accord d'intention sur un premier projet de raccordement électrique entre l'Union européenne et le Maroc bute toujours sur les réticences de l'Espagne qui n'a pas encore donné son feu vert. «Le projet Desertec est certainement un projet intéressant pour l'alimentation en électricité du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord. (...) Mais que des quantités significatives d'électricité solaire soient importées de la Méditerranée vers l'Allemagne est loin d'être certain», résume la fédération allemande de l'énergie solaire. Lancé à grand bruit en 2009, Desertec, qui regroupe 21 sociétés et 36 partenaires dans une quinzaine de pays, vise à créer d'ici 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord, dont des
installations solaires en Algérie et au Moyen-Orient, pour un investissement estimé à 400 milliards d'euros.


dimanche 18 novembre 2012

IPEMED - la contrainte carbone en Méditerranée


 

 

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La Contrainte Carbone en Méditerranée :

Impacts différenciés et politiques de réduction d'émissions de co2

 

Dans le cadre de sa collection Construire la Méditerranée, IPEMED publie une nouvelle étude consacrée à la contrainte carbone en Méditerranée.  

 

Les objectifs énergétiques de l'Union Européenne pour 2020, l'inclusion du secteur aérien international dans le Système Communautaire d'Echange de Quotas d'Emission (SCEQE ou, en anglais, European Union Emission Trading Scheme, EU ETS) depuis 2012 et l'augmentation importante des émissions2 de CO2 dans les pays de la rive sud, sont autant d'éléments qui justifient de porter une attention particulière aux enjeux de la contrainte carbone à l'échelle euro-méditerranéenne.

Le concept de « contrainte carbone » découle de l'application de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et du Protocole de Kyoto qui s'est traduit pour les pays de l'Union Européenne par la mise en œuvre depuis 2005 du SCEQE. Si les pays européens  se sont engagés à respecter des objectifs de réduction d'émissions (pays dits « Annexe I » de la CCNUCC et pays « Annexe B » du Protocole de Kyoto), les Pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (PSEM), à l'instar des autres pays émergents, retiennent le principe de « responsabilité commune mais différenciée » qui ne les lie pas à des objectifs contraignants de réductions.

Le déploiement du SCEQE, avec la mise aux enchères de quotas à partir de 2013, et l'avancée, même difficile, des travaux des négociations internationales climatiques pourraient néanmoins faire évoluer le déséquilibre d'engagements qui existe entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud de la Méditerranée (section 1). Par ailleurs, si la contrainte carbone pour les pays européens est encore aujourd'hui relative, elle risque à court ou moyen terme de générer plusieurs impacts de nature économique et sociale et potentiellement sur le commerce régional (section 2). Plusieurs initiatives prises au sud de la Méditerranée en faveur de politiques environnementales et pour développer de nouveaux mécanismes de marché carbone doivent être soutenues pour limiter ces impacts négatifs et mettre en oeuvre une dynamique régionale vertueuse (section 3).

 

 

Lire ici la totalité de l'étude (en anglais) et son résumé 

 

Contacter les auteurs: morgan.mozas@ipemed.coop

 

Contact communication : veronique.stephan@ipemed.coop  

 

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La collection Construire la Méditerranée propose des études et analyses d'experts qui abordent des thèmes qui conditionnent le développement et l'intégration méditerranéenne. Ces travaux font l'objet d'une validation par le comité scientifique d'IPEMED, co-présidé par Olivier Pastré et Abderrahmane Hadj Nacer.

 

 

L'Institut de prospective économique du monde méditerranéen, IPEMED, est une association reconnue d'intérêt général, créée en 2006. Think tank promoteur de la région méditerranéenne, il a pour mission de rapprocher par l'économie, les pays des deux rives de la Méditerranée. Il est indépendant des pouvoirs politiques dont il ne reçoit aucun financement. IPEMED est présidé par Radhi Meddeb et dirigé par Jean-Louis Guigou. www.ipemed.coop

 

 

 

 

 

 

 

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vendredi 9 novembre 2012

«L’Algérie peut reproduire le succès américain»

L'Algérie peut reproduire le succès que l'industrie du gaz de schiste a connu aux Etats-Unis», selon Nordine Aït Laoussine, président de Nalcosa et ancien ministre de l'Energie et des Mines.

Nordine Aït Laoussine, à propos du Gaz de schiste
El Watan, le 04.11.12

Dans un entretien accordé au site dédié à la conférence sur les opportunités d'investissement dans le secteur de l'énergie en Algérie qui sera organisée par le CWC, l'ancien ministre de l'Energie a estimé que «le potentiel en gaz de schiste de l'Algérie est très prometteur et peut être aussi important que les réserves récupérables en gaz conventionnel».
Toutefois, a-t-il ajouté, «reproduire le succès de l'industrie américaine ne peut se faire que dans un objectif de long terme».
«La réalisation d'un tel objectif nécessite le transfert technologique de la part des compagnies pétrolières internationales, une législation favorable et un cadre d'investissement», a indiqué Aït Laoussine.

A une question sur les domaines de croissance de l'industrie de l'énergie pour les cinq prochaines années, l'ancien ministre a indiqué que «l'actuel plan stratégique du gouvernement projette d'augmenter les réserves en déclin du pays et cela nécessite une intensification des investissements dans l'exploration et la production dans les hydrocarbures conventionnels et les hydrocarbures non conventionnels, dans les domaines matures, les régions inexplorées et l'offshore».

Il a rappelé aussi que «Sonatrach seule a prévu d'investir 65 milliards de dollars, soit 80% de son budget d'investissement pour la période 2012-2016». Concernant les énergies renouvelables, l'ancien ministre a indiqué que «la stratégie du gouvernement est de s'assurer l'apport et l'expérience des compagnies étrangères pour lancer et soutenir l'ambitieux programme de développement des énergies renouvelables et notamment l'énergie solaire qui reste la principale».

Concernant la forme d'organisation, Aït Laoussine estime que «les partenariats avec les compagnies internationales peuvent nécessiter un modèle de coopération qui assure le développement des entreprises locales et leur intégration au processus d'industrialisation».
«Ce modèle devrait aussi tenir compte de la nécessité de répondre d'abord à la demande croissante en énergie électrique au niveau local», a-t-il ajouté.

Concernant l'attractivité de l'Algérie, M. Aït Laoussine a cité «la proximité du marché européen en expansion, la qualité des produits à exporter, l'existence d'une infrastructure transcontinentale et l'existence d'un marché dynamique en pleine croissance...».

Liès Sahar