jeudi 27 septembre 2012

Le trafic du bois tropical sape la lutte contre la déforestation

LE MONDE | 27.09.2012

Par Laurence Caramel

Une zone déforestée, à Puerto Luz, au Pérou.

 

 

 

 

 

 


Le bilan des mafias du bois s'est dramatiquement alourdi, jeudi 27 septembre, avec la publication de chiffres estimant les revenus de ce trafic mondialisé entre 30 et 100 milliards de dollars par an (23 à 77 milliards d'euros). Les dernières données publiées en mars par la Banque mondiale évaluaient leur "chiffre d'affaires" à 15 milliards de dollars.

D'où vient un tel écart ? Essentiellement, expliquent Interpol et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui présentent ce vaste travail de traque dans le rapport "Carbone vert, marché noir", des opérations de blanchiment qui avaient été jusqu'alors très peu comptabilisées.

L'ampleur de cette exploitation illégale, dont les grands bassins tropicaux sont le théâtre principal, relativise les discours sur la lutte contre la déforestation énoncés tant par les Etats concernés que par les acteurs de l'industrie forestière. Elle "représenterait 50 % à 90 % de l'ensemble des activités forestières" en Amazonie, en Indonésie et dans le bassin du Congo.

A la lecture du rapport rédigé par les deux organisations, il se confirme que le business des bois tropicaux demeure un milieu gangrené par une corruption généralisée d'autant plus prospère que, dans bien des pays, elle permet à des fonctionnaires miséreux d'assurer le pécule de survie que leurs Etats ne peuvent plus leur offrir. "L'exploitation illégale a lieu en majorité dans les régions en conflit, pointe le rapport. Elle ne diminue pas, bien au contraire, car les cartels sont mieux organisés et déplacent leurs activités pour échapper aux services de police".

UN FILON POUR LES MOUVEMENTS ARMÉS

Cette criminalité organisée est bien ce qui intéresse les enquêteurs d'Interpol qui sont, depuis quelques mois, montés en première ligne de l'opération de répression dans laquelle se retrouvent des défenseurs de l'environnement et des institutions chargées de lutter contre le grand banditisme. Cette coalition baptisée Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), est opérationnelle depuis 2011. Elle regroupe, outre Interpol, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la Banque mondiale, l'Organisation mondiale des douanes et la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).

Car derrière ces mafias, il n'y a pas seulement des individus qui ont compris qu'il y avait à gagner sans prendre de gros risques compte tenu de la faiblesse du droit environnemental et de l'impunité dont jouissent les trafiquants dans la plupart des pays. Il existe aussi des mouvements armés qui y ont trouvé, comme dans le trafic d'ivoire, un filon pour financer leur cause. Ces réseaux font preuve d'une ingéniosité croissante.

"Ces cinq dernières années, on est passé d'une exploitation illégale directe à des méthodes plus sophistiquées de recel et de blanchiment", souligne Interpol qui, exemples à l'appui, recense plus de trente manières "d'abattre illégalement, de blanchir et de commercialiser des grumes". Parmi lesquelles, "la falsification de permis d'exploitation, le piratage de sites Internet gouvernementaux afin d'obtenir des permis de transport et des quotas plus importants, le blanchiment par l'intermédiaire de la construction de routes, de fermes d'élevage, de plantations de palmiers à huile, le mélange de bois légal et illégal pendant le transport ou dans les scieries"...

 LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN PÉRIL

Sans oublier les classiques pots-de-vin. Ainsi en Indonésie, le rapport accuse "les plantations de servir souvent de couverture à l'objectif réel qui est l'abattage du bois". Comme l'extension de routes qui, en passant dans des zones protégées, permettent de "récolter" des essences précieuses.

La destruction des forêts tropicales met en péril la lutte contre le changement climatique. C'est au nom de cette menace qu'Interpol et le PNUE justifient leur mobilisation commune. La déforestation est à l'origine de 15 % environ des émissions de gaz à effet serre, soit autant que le secteur du transport au niveau mondial. Le commerce illégal sape, pour eux, les efforts entrepris pour freiner la déforestation à travers notamment le mécanisme REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts), qui prévoit de rémunérer les efforts de conservation sur la base des tonnes de carbone séquestrées.

Cette initiative en discussion depuis des années est souvent présentée comme "l'arme lourde" pour protéger les bassins tropicaux. Des milliards de dollars ont déjà été investis, même si pour l'instant le REDD n'a d'existence que sur un marché carbone forestier volontaire ou sous forme de projets pilotes. Interpol et le PNUE, qui soutiennent cette idée, oublient toutefois de dire que le REDD est déjà la cible de fraudes. Les aventures des "carbon cow-boys" – ces trafiquants d'un nouveau genre qui surfent sur l'appétit de carbone forestier – témoignent d'un système lui aussi loin d'être sécurisé.

600 hectares de forêts ravagés à Tipaza

Algérie-Focus, septembre 26, 2012 


« Plus de 600 hectares de surfaces forestières ont été ravagés par les feux en 4 jours à Tipaza, particulièrement dans la région de Chenoua», indique un bilan final de la Protection civile, rendu public ce mercredi 26 septembre.
« Les unités de la Protection civile de la wilaya sont intervenues pour l'extinction de pas moins de 27 incendies, signalés du 21 au 24 septembre courant, au niveau des forêts de Tipaza, Cherchell, Sidi Amar, Gouraya, Hadjout et Damous », est-il précisé.
« Le plus gros des dégâts a été enregistré dans les forêts du mont Chenoua,  théâtre de 7 incendies à l'origine de la perte d'une surface de 500 ha de pin d'Alep et de maquis, dont 450 ha dans la seule région des Douars Benaouda et Merabet, mais aussi dans les forêts El Beldj et Chedjar, de même que le massif  forestier mitoyen au centre de l'inspection maritime », souligne la même source.

 A. B. S.


vendredi 14 septembre 2012

Pleins feux sur la Méditérranée : Unir nos efforts pour l'avenir, 24-25 octobre 2012, Nicosie - Chypre


La présidence chypriote du Conseil de l'UE avec le Programme de coopération transnationale MED et le Programme de coopération transfrontalière du Bassin Méditerranéen MED IEVP ont le plaisir d'annoncer leur première conférence conjointe ‘ Pleins feux sur la Méditerranée: Unir nos efforts pour l’avenir’ qui se tiendra à Chypre les 24 et 25 octobre prochains.

Cette initiative revêt une importance particulière dans le contexte de préparation des futurs programmes 2014 - 2020 puisqu’elle marque une avancée dans nos relations politiques et institutionnelles; visant une meilleure coordination des politiques européennes destinées à la méditerranée.

Consultez le programme de ces rencontres

Accédez au site de la conférence

Les deux programmes constituent d’importants outils financiers pour le développement de politiques régionales et de voisinage, la croissance économique et les ressources institutionnelles et humaines sur les deux rives de la méditerranée.D’importants résultats ont déjà été atteints et cette conférence sera l’occasion de démontrer la complémentarité et les synergies existant entre les projets des deux programmes en ouvrant un débat entre politiciens, organisations internationales, institutions et sociétés civiles méditerranéennes. Ce débat permettra d’esquisser les scénarios possibles d’une coopération intégrée dans le bassin méditerranéen dans le cadre de la prochaine période de programmation 2014 - 2020.

L’Europe apporte un soutien indéniable dans l’élaboration de ce processus. Les réflexions développées par la Commission Européenne et par le Parlement Européen ou les dynamiques crées par l’Union pour la Méditerranée et l’Assemblée Régionale et Locale Euro-Méditerranée méritent d’être confrontées et mises en commun. La rencontre à Chypre devra offrir des moyens permettant de s’emparer des potentiels existant afin d’atteindre un développement juste et équilibré sur chaque rive de la méditerranée. Cet objectif est en conformité avec les priorités de la Présidence européenne chypriote travaillant pour «une meilleure Europe».

La conférence s’attachera à donc trouver des points communs en réunissant tous les acteurs concernés et à donner naissance à des stratégies facilitant la mise en œuvre d’un modèle de développement territorial davantage coordonné et cohérent entre les programmes destinés au développement dans l’espace méditerranéen.


mercredi 12 septembre 2012

L'UICN publie la liste rouge des 100 espèces les plus menacées, Le Monde le 11/09

Par Catherine Vincent
Le caméléon de Tarzan figure sur la liste rouge des cent espèces les plus menacées en 2012.

Le point commun entre le caméléon de Tarzan, l'orchidée des îles Caïmans, le bécasseau spatule et la galle colorée du saule ? Tous, hélas, figurent dans la liste des cent espèces d'animaux, de plantes et de champignons les plus menacés d'extinction.

Publiée conjointement, mardi 11 septembre, par la Société zoologique de Londres (ZSL) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont le congrès mondial se tient jusqu'au 15 septembre à Jeju (Corée du Sud), cette liste est l'occasion pour ces experts de regretter un autre point commun entre ces espèces : rien ou presque n'est fait pour empêcher leur disparition, au motif qu'aucune ne procure des avantages évidents à l'humanité.

"DÉCISION MORALE ET ÉTHIQUE IMPORTANTE"

"L'existence future de ces cent espèces est entre nos mains. Ont-elles un droit à l'existence ? Avons-nous le droit de les conduire à l'extinction ?", s'interroge le professeur Jonathan Baillie, directeur de la conservation de la ZSL, pour qui "il nous incombe de prendre sur ce point une décision morale et éthique importante". Car les bailleurs de fonds comme les écologistes ont une tendance croissante, affirme-t-il, à épouser la thèse selon laquelle "les espèces et les habitats sauvages sont appréciés et hiérarchisés en fonction des services qu'ils peuvent rendre aux populations". Moyennant quoi les autres, de plus en plus, sont condamnées d'avance.

Intitulé "Sans prix ou sans valeur ?" ("Priceless or worthless?"), le rapport présenté sur ce thème au congrès de l'UICN a précisément pour objet de rehausser l'intérêt accordé à la protection de ces créatures qui n'ont pas de "prix". Mais qui se soucie du paresseux nain de l'île d'Escudo (large de Panama), de moitié plus petit que son cousin sud-américain ? Du saola, ce bovidé mi-chèvre, mi-antilope découvert au Vietnam en 1992, dont il ne subsiste dans doute que quelques dizaines d'individus en Asie du Sud-Est ? De la galle colorée du saule, qu'on ne trouve plus que dans une petite région du Pays de Galles (Royaume-Uni) et qui pourrait disparaître au premier événement catastrophique ? Alors que les programmes de conservation manquent cruellement d'argent, le pari semble difficile. Pour ne pas dire impossible.

UNE RÉGRESSION SANS PRÉCÉDENT

Au-delà de ces espèces en grand péril, la question plus générale est la suivante : faut-il tenter de sauver toutes les espèces en danger de disparition, et si non, lesquelles choisir ? En novembre 2011, un sondage publié dans la revue Conservation Biology, réalisé par un spécialiste de l'économie environnementale auprès de 583 spécialistes de la protection animale et végétale, avait donné des réponses équivoques.

Si la quasi-totalité des sondés (99,56 %) s'accordait à penser que la biodiversité subit une régression sans précédent, pour l'essentiel du fait des activités humaines, ils étaient en revanche beaucoup plus divisés sur les moyens à mettre en place et les espèces à privilégier pour freiner ce déclin. Entre autres facteurs de dissension : la pertinence d'un éventuel "triage" entre espèces.

LAISSER MOURIR DES ESPÈCES EN TOUTE CONSCIENCE

Entre celles qu'il conviendrait de protéger, et celles qu'il vaudrait mieux abandonner à leur sort. Ils étaient toutefois 50,3 % à se déclarer "d'accord", et 9,3 % "tout à fait d'accord" pour se concentrer sur des plantes et des animaux ayant de sérieuses chances de s'en sortir. Plutôt que de s'acharner à sauver, moyennant des sommes souvent faramineuses au regard du peu de financements dont dispose ce domaine d'activité, des espèces déjà moribondes.

Mais une chose est d'être pragmatique sur le papier, une autre est de laisser mourir en toute conscience des espèces que l'on sait condamnées à brève échéance... Surtout lorsqu'elles pourraient être sauvées. Or, Ellen Butcher, membre de la ZSL et coauteure avec Jonathan Baillie du rapport présenté à Jeju, l'affirme avec force : "Si nous prenons des mesures immédiates, nous pouvons donner aux espèces figurant sur cette liste de bonnes chances de survie. Mais pour cela, nous avons besoin d'une société qui souscrive à la position éthique voulant que toutes les espèces ont le droit inhérent d'exister." Et d'ajouter que si ces espèces "uniques et irremplaçables" viennent à disparaître, "aucune somme d'argent ne les fera renaître".

Catherine Vincent

lundi 10 septembre 2012

François Hollande et le monde d’hier


(Crédit photo : jmayrault - flickr)
 
Point de vue - Pour Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement, le discours de François Hollande délivré dimanche soir sur TF1 revient à un constat : le logiciel du Président de la République est celui du monde d'hier.

Au lendemain de l'intervention au journal télévisé du président de la République, l'essentiel n'est pas nécessairement de savoir si celui-ci a ou non respecté ses engagements, si le ton était le bon, si les annonces étaient les plus pertinentes, si le « calendrier » sera tenu. Si l'on postule que la crise que nous traversons n'en est pas une, que la croissance ne reviendra pas ou pas de sitôt, que l'enjeu est une société prospère même sans croissance et même avec une énergie chère, que le paradigme doit être celui du développement durable, qu'aucune politique publique ne peut réussir sans être pensée sans l'Europe, bref, si l'on considère que le monde est en train de basculer : le logiciel du Président de la République est resté celui du monde d'hier. En clair, la question est la suivante : les hypothèses de base de la feuille de route du président de la République sont-elles les bonnes ?

Le chef de l'Etat a en effet fixé un cap : retrouver la « croissance » économique dans un délai de deux ans. Pour atteindre cet objectif, les moyens présentés sont principalement une nouvelle réforme du code des impôts et l'appel au « patriotisme » économique. « Croissance », « patriotisme » : dommage qu'il n'ait pas été question de la conférence environnementale que François Hollande doit pourtant ouvrir vendredi prochain. Dommage que l'évocation de la transition énergétique ait tout de suite été accompagnée de l'assurance que la « part du nucléaire » resterait majoritaire jusqu'en 2025. Dommage que François Hollande n'ait pas développé sa vision de l'Europe alors que le débat sur le traité de discipline budgétaire fait rage.

La classe politique ignore le bouillonnement culturel

L'ancien Premier ministre Michel Rocard, le philosophe Marcel Gauchet : les voix ont été nombreuses, dans la presse, ces derniers jours, à appeler le Président de la République à ne pas avoir le retour de la croissance pour seule ligne de mire. Tim Jackson, Lester Brown, Jeremy Rikin : les livres consacrés au basculement du monde se multiplient. Des nouvelles économies, plus circulaires, plus collaboratives se créent. Fondées sur la sobriété, la réutilisation des matières premières, les économies d'énergie, l'essor des nouvelles technologies de l'information, des « cleantech », des « greentech », le développement des énergies renouvelables, distribuées et décentralisées. En somme, un bouillonnement culturel est en cours mais une grande partie de notre classe politique continue invariablement à l'ignorer, à s'en écarter. Et préfère parler de nucléaire, de baisse des prix de l'essence, de relance du débat sur les gaz de schiste, de croissance, de consommation, d'aéroport…

Il est temps de changer de logiciel au profit de celui du développement durable.



vendredi 7 septembre 2012

Dans 20 ans, le prix des aliments va flamber, El Watan, 7 septembre 2012

 

A cause de la sécheresse et des grands incendies, notamment dans le Middle West des Etats-Unis devenu, pour le malheur des uns, le grenier du monde, les prix de base des principaux aliments pourraient doubler d'ici 20 ans, a annoncé Oxfam, une confédération de 17 ONG, qui travaille en réseau pour un avenir libre de l'injustice et la pauvreté (www.oxfam.org).

Dans un rapport de 15 pages paru le 5 septembre, l'organisation prévient une hausse croissante des prix des denrées alimentaires de base qui doubleront à l'horizon 2020. Le responsable est encore une fois tout désigné : le changement climatique. En effet, Oxfam juge que les effets du réchauffement sont «sous-estimés», car «les changements à évolution lente des températures moyennes et des schémas de précipitations», globalement défavorables à l'agriculture se doubleront de «pertes de cultures causées par des événements météorologiques extrêmes, plus fréquents et plus intenses».
Prenant pour exemple la sécheresse qui sévit depuis juin dans le centre des Etats-Unis, la plus grave depuis 50 ans, les experts de l'organisation internationale estiment que les prix du maïs pourraient atteindre 140% d'augmentation. Un scénario semblable est prévu pour l'Afrique australe, où le prix actuel du sac de 25 kg de farine, la ration d'une famille pour 15 jours, pourrait passer de 18 à 40 dollars. Ce sont les populations les plus pauvres qui paieront cette flambée au prix fort, car dans le Sahel, une famille consacre jusqu'à 75% de ses ressources pour se nourrir, révèle encore un expert. L'étude, qui a donné lieu au rapport intitulé «La Terre se réchauffe, les prix flambent», souligne encore que ce seront les pays pauvres qui payeront la plus lourde facture.
Les chercheurs, qui ont modélisé les scénarii de l'accroissement des prix, prévoient qu'à l'exportation, les prix du maïs augmenteraient de 177%, ceux du blé de 120%, ceux du riz raffiné de 107%. Par ailleurs, des spécialistes réunis à Stockholm durant la Semaine internationale de l'eau, qui s'est déroulée dans la capitale suédoise, ont montré que l'adoption de techniques de planification de l'exploitation des ressources hydrauliques permettait de faire face aux besoins alimentaires croissants. Pour nourrir les neuf milliards d'habitants que la Terre comptera en 2050, alors que les ressources hydrauliques auront également diminué, il est nécessaire de mettre au point dès maintenant des techniques permettant d'accroître la production agricole avec moins d'eau.
Slim Sadki

Des zones industrielles «vertes», Le Matin.ma

Les arrêtés relatifs aux rejets limites des eaux industrielles seront publiés en 2013. À partir de cette date, les entreprises n'auront plus le droit de déverser les eaux usées dans la nature.

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Il faut réhabiliter les infrastructures de base dans les ZI avant de parler de protection de l'environnement.

 
La gestion des zones industrielles doit être irréprochable en matière de respect de l'environnement. C'est un espace qu'il faut doter d'un cadre de vie. «Notre zone qui s'étend sur plus de 100 ha est dotée d'un cadre de vie. Elle contient des espaces verts, un système d'assainissement séparé, des réseaux électriques et téléphoniques enterrés, etc.», a indiqué Hanane Belhaj de l'Association de la zone industrielle de Mohammedia (AZIM), lors de la conférence organisée dernièrement autour du thème «Gestion environnementale des zones industrielles». Une rencontre initiée dans le cadre du  Programme de gestion et de protection de l'environnement (PGPE) mené par la coopération technique allemande (GIZ) et le secrétariat d'État à l'Eau et à l'environnement. Pour rassurer les industriels, Philippe Simonis, conseiller technique principal de la GIZ, a indiqué que le PGPE va continuer jusqu'à 2015, une décision prise lors de la dernière commission mixte maroco-allemande.
 
Toujours dans la cité des fleurs et afin d'accompagner la politique des pouvoirs publics, un pôle de compétences va être livré par l'organisme public El Omrane. Cette nouvelle zone industrielle est dotée d'un centre multiservice, de restaurants, d'une mosquée, etc. Ces bonnes nouvelles ne doivent pas faire oublier une réalité sombre qui prédomine dans les anciennes zones industrielles. «À Essaouira, il n'existe pas de réseau d'assainissement dans la zone industrielle alors comment voulez-vous demander aux entreprises de respecter l'environnement ?», s'est interrogée une participante à cette réunion. Siham El Khaddar, directrice de l'Association des opérateurs économiques des zones industrielles de Sidi Bernoussi  Izdihar à Casablanca, verse elle aussi dans le même sens. «La zone industrielle de Sidi Bernoussi réunit quelque 600 entreprises et elle est caractérisée par la détérioration du réseau d'assainissement à cause des rejets industriels toxiques.

Par ailleurs, des entreprises ont arrêté leurs activités à cause d'odeurs nuisibles rejetées par des usines proches. Dans les zones industrielles, il faut d'abord réhabiliter les infrastructures de base et créer ensuite des espaces verts pour pouvoir enfin discuter de protection de l'environnement avec les industriels», a indiqué Mme El Khaddar, qui est aussi coordinatrice du Collectif des zones industrielles pour l'environnement (COZINE). Un collectif mis en place pour combler le manque de collaboration entre les différentes associations de zones industrielles. Les membres du COZINE ont élaboré une feuille de route avec le projet de réalisation d'un guide de prestataires spécialisés dans le traitement des déchets, la formation des gestionnaires des zones industrielles à la gestion environnementales, etc.

Pour accompagner la mise à niveau des entreprises, un Fonds de dépollution industrielle (FODEP) a été créé ces dernières années. «Jusqu'à maintenant, nous avons accepté le financement de 114 projets. Mais attention, les arrêtés relatifs aux rejets limites des eaux industrielles seront publiés en 2013 et à partir de cette date, les entreprises n'auront plus le droit de déverser les eaux usées dans la nature», a averti Jamal Aboud, chef du service FODEP au secrétariat d'État à l'Eau et à l'environnement.
Un autre instrument financier d'incitation à la dépollution, le Mécanisme volontaire de dépollution industrielle hydrique (MVDIH). «Ce dispositif de 100 millions de DH, créé via notamment un financement de l'Union européenne (UE), vise en général des projets collectifs», a souligné M. Aboud.

Avis d'expert : Abdelaziz Mrani, conseiller technique à la coopération technique allemande .

«Opérationnalisation de la charte de l'environnement»

 

Vous êtes responsable de la composante Mohammedia «Gestion de l'environnement industriel» du Programme de gestion et de protection de l'environnement (PGPE). Quelles sont les principales conditions pour réussir une bonne gestion environnementale des zones industrielles ?
 Déjà en amont, la planification des zones doit prévenir l'impact environnemental et prévoir les infrastructures et moyens nécessaires. Ensuite, la responsabilité incombe – primo – à chaque entreprise implantée dans la zone et qui doit respecter le cahier des charges et mettre en place une démarche environnementale efficace. Secundo, les gestionnaires de la zone doivent disposer des instruments, et bien entendu des capacités, pour gérer l'environnement de la zone dans sa globalité, encourager l'engagement des entreprises, la mutualisation de certains moyens, et des projets communs pour l'efficacité des ressources et la lutte contre les nuisances.

Le PGPE a été prolongé jusqu'à 2015. Quels seront les projets à réaliser pour cette échéance ?
La prolongation a, en effet, été confirmée par les récentes négociations bilatérales entre le Maroc et l'Allemagne. Ce dernier continuera à accompagner la politique environnementale et climatique, dans la plupart des domaines actuels d'intervention où il faut consolider certains acquis, mais il y aura une autre étape d'évaluation en début 2013, et qui définira ce qu'il faudrait entreprendre jusqu'à 2015. En tout cas, les deux parties ont exprimé le souhait qu'une attention particulière soit portée aux thèmes de l'opérationnalisation de la charte nationale de l'environnement et du développement durable, des métiers de l'environnement, de la sensibilisation et l'éducation à l'environnement et au développement durable, et des déchets dangereux.

Quel bilan faites-vous du PGPE ?
Un bilan riche qui a contribué considérablement à la construction et à la mise en œuvre progressive de la politique environnementale, mais aussi climatique. Citons pour exemples l'assistance à la mise en place des textes réglementaires notamment dans le secteur des déchets, aussi bien banals que dangereux, ainsi que dans le domaine des Études d'impact environnementales (EIE), une batterie d'outils pratiques pour la modernisation de tous les maillons de la gestion des déchets, développés par l'expérience au niveau de plusieurs communes du Nord et capitalisés au niveau national, des instruments pour la mise à niveau environnementale de l'industrie développés et testés efficacement au niveau de certaines régions (notamment le Grand Casablanca et zones limitrophes) et également capitalisés pour un déploiement national, des actions structurantes servant la stratégie nationale des métiers de l'environnement, etc.

Mécanisme volontaire de dépollution

 

La dépollution industrielle a bénéficié d'un intérêt particulier dans la politique nationale de protection de l'environnement qui s'est traduit, d'une part, par la mise en place d'un cadre réglementaire adéquat notamment à travers la promulgation de la loi 10-95 sur l'Eau et la loi 11-03 relative à la protection et la mise en valeur de l'environnement, et d'autre part, par l'adoption d'un instrument incitatif : le Fonds de dépollution industrielle (FODEP), qui encourage la mise à niveau environnementale à travers un appui technique et financier des entreprises industrielles et artisanales. Cet instrument qui arrive à son terme, est remplacé par un fonds de dépollution industrielle, financé par l'État et décentralisé au niveau des agences des bassins hydrauliques pour la mise en place durant la période 2011-2013.
Repères
  • Si les entreprises sont appelées à multiplier leurs initiatives et leur engagement, les gestionnaires des zones industrielles doivent continuer à avoir un rôle très important dans la gestion de ces espaces.
  • L'idéal serait de créer de nouvelles zones industrielles par secteurs d'activités afin de faciliter la gestion des déchets et son traitement.
  • Au Maroc, il existe une cinquantaine d'entreprises dotées de la norme internationale en matière de protection de l'environnement ISO 14 001.

mardi 4 septembre 2012

"Il faut une taxe climat aux frontières de l'Europe", Le Monde, 22 août 2012


LE MONDE | 22.08.2012 à 12h44 • Mis à jour le 23.08.2012 à 11h32
Propos recueillis par Hervé Kempf

Monique Barbut, le 7 août, à Saint-Maxime, dans le Var.

Le comité de direction du Fonds vert pour le climat se réunit à Genève, en Suisse, à partir du 23 août. Depuis sa création officielle en 2011, à la conférence de Durban (Afrique du Sud), il vise à rassembler des sources de financement - 100 milliards de dollars (80,6 milliards d'euros) par an attendus à partir de 2020 - afin d'aider les pays en développement à mettre en oeuvre leur transition énergétique et leur adaptation au réchauffement.




Il vient s'ajouter à d'autres fonds existants, dont le principal est le Fonds pour l'environnement mondial, créé en 1991. Monique Barbut en a été la présidente de 2006 jusqu'au 1er août 2012. Experte avisée des négociations sur le climat, elle porte un diagnostic sévère sur leur évolution.

Où en sont les négociations mondiales sur le climat ? 

Le résultat de la conférence de Durban, fin 2011, a été de dire qu'en 2015, on discuterait d'engagements pour 2020... Mais que va-t-on faire entre 2012 et 2020 ? On n'en sait rien. En fait, depuis Copenhague en 2009, la négociation ne porte plus sur les engagements de réduction quantitative des émissions de gaz à effet de serre, alors que c'est ce qui compte. On ne discute que sur des sujets accessoires, tels que les modalités du Fonds vert pour le climat. Le problème, c'est que dans quinze ans, nous disent les scientifiques, il n'y aura plus rien à faire pour empêcher le changement climatique, il sera trop tard.

Comment pourrait-on débloquer la situation ?

Cette négociation ne peut reprendre que si les Européens décident d'adopter des positions volontaristes. Mais pas volontaristes vis-à-vis de l'Europe, parce que les Européens ont assez donné - ils sont les seuls à avoir pris de vrais engagements et à s'y tenir - mais vis-à-vis des autres.

Que recommandez-vous ? 

Une taxe climatique aux frontières, un protectionnisme environnemental. Les Européens devraient rappeler qu'ils ont décidé de réduire leurs émissions, mais qu'ils ne peuvent pas laisser dépérir leurs industries au seul profit des autres grands pays. Dès lors, ils pourraient imposer à l'entrée de l'Europe une taxe sur les produits qui, par leur processus de fabrication, contiennent plus de CO2 que ce qui est autorisé pour les produits fabriqués en Europe. On pourrait exempter de ces taxes les pays les plus pauvres, et dire par ailleurs qu'on affectera une partie des recettes à l'aide aux pays les plus pauvres ou au Fonds vert pour le climat. Mais la taxe climatique devrait être clairement posée.

Ne serait-ce pas un électrochoc violent ? 

S'il n'y pas d'électrochoc, la négociation climat est morte. Aujourd'hui, soit on reste dans l'hypocrisie en parlant d'un engagement pour 2020, soit on affirme qu'on veut vraiment stabiliser les émissions, et dans ce cas, on met tout le monde à égalité au travers d'une démarche commerciale.

Quel effet une taxe climatique aurait-elle sur la crise économique européenne ? 

D'une part, elle générerait des recettes importantes. D'autre part, elle recréerait une respiration, des possibilités d'activité, pour les productions européennes.

Pourquoi en est-on arrivé là ?

Parce que les Etats-Unis, les grands pays émergents et les pays producteurs de pétrole ont le même intérêt à ne pas aller au fond de la discussion. L'idée qui reste dominante aux Etats-Unis - défendue par George W. Bush - est que le changement climatique existe, mais que l'homme n'en est pas responsable, et que ce n'est pas en prenant des mesures sur l'activité humaine qu'on va le régler. Même si ce n'est pas la position de l'administration de Barack Obama, c'est celle du Congrès, qui bloque toute avancée.
Quant à la Chine, ses dirigeants veulent continuer leur développement à un rythme soutenu. Ils cherchent des modes de production plus économes. Mais ils ne veulent pas prendre d'engagement tant qu'ils n'auront pas ces solutions. Ils ne veulent pas se lier les mains.

Le conseil du Fonds vert pour le climat se réunit le 23 août. Est-il utile ? 

Il existe plus de 200 fonds dévolus au climat, des petits, des moyens, des multilatéraux, des bilatéraux... Chacun dispose de son secrétariat et de ses procédures. C'est une déperdition de ressources, car la gestion absorbe au moins 10 % de chaque fonds. Trois structures émergent de cette galaxie : le Fonds pour l'environnement mondial, le plus important, les "Climate investment funds", gérés par la Banque mondiale, et le Fonds d'adaptation du protocole de Kyoto. Ensemble, ils représentent 2 milliards de dollars par an. Le Fonds vert va venir les concurrencer.

Il va gérer 100 milliards de dollars par an... 

Les pays en développement ont compris qu'il y aurait un flux d'aide budgétaire de 100 milliards par an. Mais pour les Etats donateurs, ces 100 milliards doivent provenir à 95 % du secteur privé : les pays devraient adopter des politiques permettant que les entreprises aient envie d'investir dans les technologies qui sont bonnes pour le climat.

C'est-à-dire ?

Beaucoup de pays pauvres subventionnent les énergies fossiles. Si l'on supprimait ces aides, l'énergie solaire deviendrait plus avantageuse. Mais les Etats s'y opposent car il faudrait que le remplacement des fossiles par les renouvelables se fasse immédiatement, sinon il se produira de graves crises sociales.
Plutôt que de créer un nouveau fonds,on pourrait en faire une espèce de conseil d'administration qui orienterait l'action des trois grands fonds déjà existants. Mais tout cela ne sert pas à grand-chose si des engagements quantitatifs de réduction des émissions ne sont pas pris. Voilà pourquoi il faut plutôt commencer par réanimer la négociation globale, en lançant la taxe climatique aux frontières.
Propos recueillis par Hervé Kempf
Des plans nationaux contre la sécheresse
"Le changement climatique devrait entraîner une augmentation de la fréquence, de l'intensité et de la durée des sécheresses", a déclaré, mardi 21 août, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud.
Selon lui, les autorités doivent abandonner "les approches au coup par coup" pour mettre en place "des politiques nationales concertées de lutte contre la sécheresse fondées sur la gestion des risques".
L'Australie est le seul pays à avoir développé une telle politique, selon l'OMM. - (AFP.)


Cinq artisans d'une architecture "durable" récompensés, Le Monde


LE MONDE | 16.04.2012 à 14h22 • Mis à jour le 15.06.2012 à 19h54
Par Sophie Landrin

En Afghanistan, un architecte néerlandais a conçu un centre d'accueil en terre et briques pour les visiteurs du parc Band-e-Amir.

En Afghanistan, un architecte néerlandais a conçu un centre d'accueil en terre et briques pour les visiteurs du parc Band-e-Amir. | ANNE FEENSTRA

Des ruines de la cité forteresse de Daw'an, l'architecte Salma Samar Damluji a fait renaître de sublimes palais, maisons, mosquées, refusant de laisser l'urbanisation, les guerres et l'obscurantisme détruire ce patrimoine en terre crue qui se fond dans le paysage ocre des montagnes de l'Hadramout, région orientale désertique du Yémen. Irakienne, née à Beyrouth, formée en Angleterre, cette architecte s'est totalement vouée à la rénovation de l'habitat de terre, qui n'a rien de marginal, la moitié de la population mondiale y ayant recours.

Depuis 2005, avec les artisans de Daw'an, elle relève les murs, étanchéifie les toits à la chaux et forme les étudiants yéménites et étrangers sur le site. Il ne s'agit pas de reconstruire à l'identique : pour fixer la population dans ses villages délaissés, l'architecte tente d'offrir un "confort" moderne, avec salle à manger, salle de bain...
Salma Samar Damluji fait partie des cinq lauréats du Global Award for Substainable Architecture, décerné vendredi 13 avril à Paris. Ce prix, créé il y a six ans par Jana Revedin et la Cité de l'architecture et du patrimoine, entend promouvoir une architecture durable et éthique, au Nord comme au Sud. Tous les lauréats partagent cette même démarche.

A 3 000 MÈTRES D'ALTITUDE

Anne Feenstra a, lui, quitté le confort des Pays-Bas pour poser, il y a huit ans, ses bagages à Kaboul, en Afghanistan. Après avoir travaillé dans de grands cabinets habitués des concours, cet architecte hollandais a choisi de délaisser la "star achitecture" pour explorer le chemin d'une "architecture lente et durable". Ignorant les chaos de la guerre, il s'est concentré sur de petits projets, comme la construction de cinq maternités à travers le pays, ou la création d'un centre d'accueil des visiteurs dans le premier parc national du pays, le Band-e-Amir.
Ce site, qui abrite six lacs cristallins bordés d'une barrière de travertin, une roche calcaire, au pied de l'Hindou Kouch, était jusqu'alors dépourvu d'infrastructures. Dans ce joyau, les Afghans avaient l'habitude de nettoyer leurs voitures, de vidanger leur huile et de déverser leurs déchets. A près de 3 000 mètres d'altitude, sans grands moyens, avec de la terre, de la brique et de l'ingéniosité, Anne Feenstra invente une architecture durable en lien avec les savoir-faire locaux, capable d'utiliser l'énergie solaire pour chauffer les bâtiments et de résister aux séismes qui menacent la région.
En Indonésie, sur l'île de Sumatra, ce sont deux jeunes Norvégiens, Andreas G. Gjertsen et Yashar Hanstad, qui se sont attelés avec la communauté locale et le concours de jeunes architectes occidentaux à la construction d'une coopérative de production de cannelle, servant aussi de centre de formation des ouvriers.
En France, le comité scientifique du Global Award a sélectionné l'architecte Philippe Madec, grand défendeur depuis vingt ans des écoquartiers et du territoire durable. Du petit bourg de Plourin-lès-Morlaix (Finistère) au fort d'Aubervilliers, en passant par Casablanca, Philippe Madec va chercher ses matériaux à moins de dix kilomètres des chantiers, n'utilise que la ventilation naturelle et ne construit ses "projets partagés" qu'au terme de longues consultations des habitants.
Enfin, le Global Award a mis en lumière le travail quasi mystique de Suriya Umpansiriratana, un artiste peintre thaïlandais converti au bouddhisme qui érige, en pleine jungle, une cité monastique en totale harmonie avec la nature.
Sophie Landrin

Les 34 millions d’euros de l’Europe pourront-ils sauver le littoral algérien ? El Watan, le 31 août 2012

 


A la demande de l'Algérie, formulée en 1995 lors de la dixième réunion des parties contractantes de la convention de Barcelone, l'Union européenne vient d'accorder une aide de 34 millions d'euros pour relancer le Plan d'aménagement côtier d'Alger (PACA), lancé en 2001 et en panne comme ceux de Annaba (Pacan) et celui d'Oran (PACO).

Le PAC est un instrument d'aménagement du littoral qui vise, selon ses concepteurs, à lutter contre l'urbanisation galopante, la surexploitation des ressources, l'érosion côtière, la dégradation des sites naturels et culturels ainsi que la pollution urbaine, industrielle et agricole. Comme partout tout autour de la Méditerranée et dans le monde, les populations concentrent leurs activités sur les régions littorales et notre pays n'a pas échappé à cette tendance générale. Une tendance qui s'est même accélérée en dépit de textes et de mesures édictés pour l'enrayer ou du moins l'infléchir. Cinq millions d'Algériens vivent aujourd'hui sur la frange littorale qui ne représente que 4% du territoire national. Sur les 1622 km du linéaire côtier, 437, soit 27% sont complètement urbanisés, 51% des industries y sont également implantées dont les plus redoutables pour l'environnement, les industries chimiques et sidérurgiques. L'érosion de côtes est aussi un phénomène qui a pris de l'ampleur.

Protéger et valoriser

Les apports de sédiments continentaux par les cours d'eau sont quasi nuls avec l'extraction des matériaux des grands ouvrages hydrauliques qui les retiennent. Les cordons dunaires disparaissent sous les constructions «pieds dans l'eau». La côte algérienne est l'une des plus menacées du Bassin méditerranéen, car c'est l'une des plus peuplées avec plus de 100 agglomérations implantées de tailles différentes certes, mais toutes en extension linéaire le long de la côte en dépit de la loi «littoral» qui l'interdit formellement. La frange littorale est également celle qui est la plus équipée, routes, voies ferrées, ports et aéroports sont concentrés sur cette bande qui ne dépasse pas 30 km de large. L'autoroute Est-Ouest, grand projet structurant, réalisé aux limites de cette bande et ultérieurement aux textes, ne résiste pas dans sa partie orientale à revenir vers le littoral avant de pourfendre le Parc national d'El Kala. Cette tendance à la littoralisation a eu des effets considérables sur l'écologie et l'économie. En effet, le foncier agricole a enregistré des pertes dues à l'empiètement.
La SAU est passée dans la Mitidja de 0,15 ha/habitant à la fin des années 1960 à 0,007 ha/ habitant à la fin des années 2000, soit 200 fois moins. Enorme ! Afin de protéger et de valoriser durablement cet espace, les pouvoir publics ont toujours fait preuve de la volonté d'entreprendre des actions pour ce faire. Pour le PAC de la zone côtière algéroise, la demande du gouvernement algérien a été présentée en 1995, à l'occasion de la dixième réunion ordinaire des parties contractantes à la convention de Barcelone. Les activités préliminaires à la formulation de ce PAC ont démarré cette même année, avec l'élaboration d'une étude de faisabilité par l'Institut des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (Ismal). Plusieurs missions ensuite ont permis d'établir un accord entre le gouvernement algérien et le PNUE relatif à ce PAC, qui a été signé à Alger, le 7 octobre 2001.

Surveillance

Le PAC comprend des plans d'action multisectoriels pour l'urbanisme, la gestion des déchets, la protection du patrimoine naturel et culturel et pour l'eau, nous explique Mme Samira Hamidi, sous-directrice de la préservation du littoral au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Un bon nombre de ces programmes ont été achevés dans les délais, c'est-à-dire en 2003-2004. Le PAC est piloté par un comité interministériel qui, régulièrement, fait le point et tire des bilans. Mais quels bilans ? Le PAC s'est donné comme objectif fondamental d'instaurer une coopération entre les différents acteurs d'une ou de plusieurs wilayas pour la réalisation de projet centré sur le développement durable des zones côtières et marines en intégrant les préoccupations d'environnement et de conservation de la nature.
Et dans ce but, on a commencé par identifier les problèmes les plus urgents posés par les activités. C'est en gros ce qui a été fait jusqu'à présent. Dans un second temps, le PAC doit proposer une conduite à tenir en aménagement du territoire qui tienne à la fois des besoins de développement et de la «capacité réceptrice» de l'environnement. On a très peu d'informations, côté algérien, des aspects de l'aide financière européenne de 34 millions d'euros annoncée par un communiqué de l'UE, dans lequel on relève que «le programme est consacré à la protection de la côte algéroise des effets de l'urbanisation et des activités économiques, qui est au cœur des politiques de développement du pays».
Et d'ajouter : «Ce nouveau programme illustre le ''nouvel élan'' de cette coopération.» Ce soutien consistera, par exemple, à mettre en place un système de surveillance écologique de la côte, des plans de gestion, des aires protégées et des études sur les coûts de l'investissement public. Le secteur privé et la société civile devraient être étroitement associés à la mise en œuvre du programme, note-t-on encore dans le communiqué.
Slim Sadki

Le développement durable de la famine, l'Expression, 25 août 2012

En juillet, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 6%, selon la FAO



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En juillet, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 6%, selon la FAO
«Aujourd'hui Moise dit aux barons: Après les années de vaches grasses ce seront des années de vaches encore plus grasses! Et son directeur de la communication aux peuples: Dans ces années de vaches maigres, il va falloir vous serrer la ceinture 5 ans! Et après, crient les peuples!!!! Après, vous serez habitués!!!» Coluche
Ca y est! Nous avons dépassé «l'over shoot day», le jour du dépassement qui mesure l'empreinte écologique de l'activité humaine durant une année. En 2012 nous venons, le 22 août, de dépasser le patrimoine qu'a mis la nature à notre disposition pour une année! En clair à partir de cette date, nous vivons à crédit, c'est comme si nous avions 1,4 planète à notre disposition. Résultat. La Terre n'en pouvant plus, nous le fait savoir par ses colères.

L'insécurité alimentaire deviendra structurelle

Cette injustice dans l'utilisation des ressources se double naturellement d'une injustice climatique et les conséquences sont visibles dans l'insécurité alimentaire qui frappe d'abord les plus pauvres. Au coeur de la crise globale se profile le lourd risque d'une autre crise: celle de l'insécurité alimentaire et de la faim. Dans de multiples zones déjà, des millions de personnes sont dépourvues de nourriture et d'eau potable. Ceci risque d'aller en s'amplifiant avec la hausse brutale des prix des matières premières agricoles. Le pain comme la viande dépendent des prix des céréales et de l'augmentation de l'énergie qui flambent si rien n'est fait pour les contrecarrer.
Hausse du prix des céréales, du prix du cours du riz... Les aliments les plus consommés au monde n'en finissent plus de subir une inflation qui touche toutes les régions du monde et tous les secteurs. La sécurité alimentaire mondiale serait pire que la décennie précédente, en raison d'une inflation incessante et chronique. Cette année encore, la FAO souligne également une hausse généralisée pour le mois de juillet de l'indice des cours des produits alimentaires en 6%. La situation inquiète d'autant plus que plane l'ombre des émeutes de la faim de 2008 et 2011. Les pays occidentaux affichent la plus haute sécurité alimentaire. Les Etats-Unis, le Danemark et la France détiennent les meilleurs indices dans le «Global Food Security Index», la classification suivie par Economist Intelligence Unit. Les craintes sont plus du côté de l'Asie, l'Afrique affiche également un bilan critique, elle est le continent le plus sujet à une instabilité alimentaire. L'Afrique du Nord avec le Maroc, la Tunisie et surtout l'Algérie observent une insécurité alimentaire croissante, que liée à la volatilité des prix, une spécialité nord-africaine. Ces trois pays sont parmi ceux qui subissent le plus de fluctuations des prix des matières premières agricoles, car leur production n'est pas assez importante par rapport à la demande.(1)

Quelles sont les causes de l'insécurité alimentaire?

Pour Patrick Le Hyaric, les causes de cette augmentation sont connues. Il y a la vague de sécheresse qui touche le sud de l'Europe et surtout les États-Unis; l'imbécile et criminelle production de biocarburants alors qu'il faudrait réserver toutes les productions agricoles à l'alimentation et enfin une augmentation de la demande alimentaire mondiale. Celle-ci augmentera de 70% d'ici l'année 2050, selon la FAO. A cela s'ajoutent les modifications climatiques, l'accaparement des terres par des pays et des multinationales, mais aussi les destructions de terres par l'urbanisation et la dégradation climatique ou par l'érosion des sols.

Les mauvaises récoltes dues aux perturbations climatiques

La nature a bon dos... lit-on dans une contribution sur Agoravox, La sécheresse: phénomène récurrent, touche cette année sévèrement les USA, le Canada, l'Australie, la Russie, une partie du Brésil,... Conséquences: défaut de récoltes, flambée des prix, les pires difficultés alimentaires pour les pays pauvres, des menaces pour l'équilibre alimentaire mondial... On a vite fait de faire cette déduction assez simple. Le problème n'est plus simplement climatique, mais surtout économique et politique.
La première cause de la perturbation alimentaire est la sécheresse elle-même, conséquence des changements climatiques de plus en plus extrêmes et récurrents. On évoque grave sécheresse. Il manque 20 millions de tonnes de céréales, détruites ou non récoltées, soit exactement la quantité exportée chaque année par le pays. Si la Russie n'arrive plus à exporter ses produits dans le Continent noir, les pays les plus vulnérables -localisés notamment dans la Corne de l'Afrique et le Sahel- pourraient voir exploser des émeutes de la faim.(2)
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a constaté une augmentation des prix des produits alimentaires de 6% en juillet 2012. Cause notamment de cette envolée, une forte détérioration des perspectives de récolte du maïs aux Etats-Unis, du fait de la sécheresse. Selon un rapport du département de l'Agriculture des Etats-Unis (l'Usda), premier exportateur mondial de maïs, les récoltes américaines ne devraient donner que 274 millions de tonnes de maïs, soit la plus faible récolte depuis six ans. Conséquence, le prix du maïs s'est envolé de 60% en deux mois. Au mois de juillet, les cours du blé ont augmenté de 19%
Pour Laurence Girard, la flambée actuelle des prix des céréales ravive le spectre d'une nouvelle crise alimentaire. Tout le monde a en tête la brutale envolée des cours du blé, puis de l'ensemble des céréales, dont le prix avait quasiment doublé sur la période... Toute hausse des prix alimentaires touche d'abord les pays les plus pauvres, dépendants des importations. Depuis mi-juin, la fièvre s'est emparée des Bourses des matières agricoles: le prix du maïs explose en raison de la sécheresse historique qui frappe les Etats-Unis, premier producteur et exportateur mondial de la céréale. Les progressions de plus de 50% des cours du blé et du maïs à la Bourse de Chicago depuis juin, tout comme les records battus par le soja, satisfont les investisseurs financiers qui misent sur les matières premières agricoles. (3)
Bruno Parmentier va plus loin, il se projette: «Cet hiver, que va-t-il se passer si le cours des céréales et du soja continuent à flamber? Trois conséquences sont prévisibles, puisque les céréales ont maintenant trois usages concurrents. Une bonne partie des 920 millions de mal-nourris, vont avoir encore plus faim. Mais une nouvelle cohorte va les rejoindre: 30, 50 ou 70 millions d'affamés supplémentaires. On va franchir de nouveau le cap symbolique du milliard d'affamés. Quand nous achetons une baguette, dans le prix le coût du blé ne représente en définitive qu'environ 5% du prix final! Ces crises à répétition ne vont-elles pas nous inciter à nous interroger sur la durabilité de notre système alimentaire, qui nous amène à manger en France chaque année 85 kg de viande et 90 kg de laitage? Et que dire des Etats-Unis (125 kg de viande), sans compter la Chine qui rejoint notre gabegie alimentaire? (...) Revoir nos habitudes alimentaires: moins d'obèses ici et moins de mal-nourris là-bas, tout le monde finirait par y gagner».(4)

La spéculation immorale sur la nourriture

En 2008, le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation disait:«Il n'y aurait pas eu de crise alimentaire sans spéculation. Ce n'était pas la seule cause de la crise, mais elle l'a accélérée et aggravée. L'agriculture a été sacrifiée sur l'autel du marché et les mêmes causes produisent les mêmes effets. La famine est un crime contre l'humanité, comme le souligne Jean Ziegler. Si la gabegie alimentaire ne cesse pas, le problème s'aggravera dans les années qui viennent: «... La moitié du blé mondial et les trois quarts du maïs et du soja ne servent pas à faire du pain, des pâtes, du couscous, des tortillas ou du tofu, mais du poulet, des oeufs, du porc, du lait et du boeuf! Est-ce bien raisonnable à l'échelle mondiale? Ces crises à répétition ne vont-elles pas nous inciter à nous interroger sur la durabilité de notre système alimentaire, qui nous amène à manger en France chaque année 85 kg de viande et 90 kg de laitage? Et que dire des Etats-Unis (125 kg de viande), sans compter la Chine qui rejoint notre gabegie alimentaire?»
De très gros investisseurs, JP Morgan en tête, avec Blyte Masters, semblent gagner des sommes colossales sur le marché des matières premières, totalement insensibles à la pénurie et aux famines. Pour Patrick Le Hyaric, l'une des causes grandissantes de la volatilité des prix est le développement d'une spéculation effrénée sur les matières premières agricoles qui servent de valeur refuge aux «fonds financiers» qui en tirent encore plus de profits que des actions en Bourse ou des obligations d'Etat. Ce que l'on appelle «les actifs agricoles» ne dépassaient pas dix milliards en 1990. Ces produits financiers, indexés sur l'agriculture, vont dépasser les 200 milliards cette année. Ces produits financiers, indexés sur les indices des matières premières agricoles, s'achètent et se vendent et font du blé, du maïs, du soja, du café, un placement financier comme l'or. Leurs pratiques sont aussi curieuses que scandaleuses. Ces gens achètent et revendent des produits agricoles sans jamais les voir. Ils achètent même des récoltes qui ne sont pas encore semées. Ces mécanismes qui représentaient à peu près 770 milliards de dollars l'année 2003, atteignent aujourd'hui plus de 7500 milliards de dollars. Autrement dit, cette minorité de spéculateurs et de rapaces fait du fric avec votre blé. Ces mécanismes inhérents au système capitaliste financier et mondialisé sont abjects. (...) L'agriculture et l'alimentation ne peuvent être laissées dans la grosse mâchoire des rapaces de la finance. (5)
Les nouvelles famines ne sont pas des catastrophes seulement naturelles...Les prix ne s'embrasent pas mécaniquement. Il n'y a pas de fatalité à la pénurie, à la hausse des prix agricoles, qui n'est pas seulement la conséquence d'un déséquilibre entre l'offre et la demande.. La spéculation joue un rôle important.(6)

Le rôle néfaste des bio-nécro-carburants

35% de l'énergie est dédié aux transports, 1,7 milliard de tonnes/an d'essence, soit 5,5 milliards de tonnes de CO2. On contribue à renforcer l'effet de serre (inondations, ouragans, sécheresse, stress hydrique et réfugiés climatiques et famines). Aux Etats-Unis c'est 250 millions de voitures pour 300 millions d'habitants Pour satisfaire cette boulimie en carburant, les pays développés ont mis au point des biocarburants, voire des nécro-carburants pour les écologistes subventionnés aux Etats-Unis mais aussi en Europe (PAC). C'est de fait l'organisation de famines durables par le détournement de la nourriture (maïs, blé soja). Il faut environ 225 kilos de maïs pour nourrir un Sahélien pendant une année pour faire soit 50 litres de carburant agroalimentaire. Les céréales cultivées pour produire du combustible aux États-Unis [en 2009] sont assez suffisantes pour nourrir 330 millions de personnes pendant un an (7).

Et l'Algérie?

On sait que 80% de notre alimentation provient de l'extérieur. Nous avons importé pour 8 milliards de dollars en 2011. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Rachid Benaïssa, a appelé mercredi les céréaliculteurs à généraliser l'irrigation d'appoint pour améliorer les rendements à l'hectare et sortir de la dépendance de la pluviométrie dont le déficit est le facteur principal de la baisse de la production l'année en cours. Une étude faite a montré la vulnérabilité de notre pays aux changements climatiques et aussi au stress hydrique. L'accroissement des températures et la fluctuation des régimes pluviométriques auront des conséquences directes sur l'agriculture du pays par l'approfondissement des déficits hydriques. L'Algérie est un pays essentiellement désertique dont les superficies agricoles n'occupent qu'un faible pourcentage de la superficie totale: la superficie agricole utile (SAU) est de l'ordre de 8,1 millions d'hectares Les conditions naturelles, très défavorables, la pluviométrie faible et irrégulière n'est pas compensée par une mobilisation suffisante des ressources en eau (...). Le modèle Magicc testé sur la région du Maghreb en général et sur l'Algérie en particulier, estime un réchauffement de l'ordre de 1°C entre l'année 2000 et l'année 2020 accompagné d'une fluctuation de la pluviométrie avec une tendance à la baisse, de l'ordre de 5 à 10% sur le court terme. Par contre sur le long terme, on peut envisager une diminution de la pluviométrie qui varie entre 10 à 30% d'ici 2050. Les projections des déficits en eaux superficielles s'élèvent entre 15 et 30% pour des scénarios de réchauffement de 0,5 et 1 °C (8).
Pour atténuer les changements climatiques, il n'y a pas à notre sens de stratégie, voire de recherche sur de nouvelles variétés de blé résistantes à la chaleur et au stress hydrique. A Dieu ne plaise! Les biocarburants, les changements climatiques, la spéculation sont les «cavaliers de l'Apocalypse» amenant au développement durable de la famine. Pourtant, il est hors de doute que la Terre peut nourrir d'ici 2050, 9 milliards d'individus si les hommes se donnaient la main pour conjurer les changements climatiques. De plus est-il bien raisonnable de continuer à... brûler une ressource aussi essentielle et dorénavant rare que les grains de céréales ou d'oléagineux, et de défricher à grande échelle la forêt vierge pour pouvoir alimenter les voitures? Il nous faut prendre conscience que l'agriculture représente dorénavant une question-clé pour la paix du monde. Revoir les habitudes alimentaires: moins d'obèses et moins de mal-nourris, tout le monde finirait par y gagner. Enfin, vouloir générer des profits sur les besoins vitaux est immoral. Il n y a pas de gros profits sans grosse misère. Jean Ziegler a qualifié de «crime contre l'humanité» le fait d'abandonner les cultures vivrières au profit des biocarburants. Gagner des sommes folles en spéculant sur des aliments comme le blé et le riz, tout en condamnant à mourir de faim des millions de femmes et d'enfants, est un crime contre l'Humanité. Il a mille fois raison.

1.http://www.algerie-focus. com/blog/ 2012/08/17/la-securite-alimentaire-mondiale-au-bordde-la-crise/#
2.h://www. francetv.fr/geopos/mauvaises-recoltes-en-russie-en-raison-de-la-secheresse-7668
3. Laurence Girard http://www.lemonde. fr/planete/article/2012/08/13/1a- secheresse-faitflamber-les-prix-alimentaires 1745555 3244.html
4.Bruno Parmentier. Il faut en finir avec la gabegie alimentaire Le Monde 20.08.2012
5.Patrick Le Hyarichttp://www.mleray. info/arfiele-1-agriculture-et-l-alimentation-ne-peuventeire-laissees-aux-rapaces-dr-la-finance-109299851.htmll http://www.mleray. info/article-l-agriculture-et-l-alimentation-ne-peuvent-etre-laissees-aux-rapaces-de-la-finance- 109299851.html 23 aoûût 2012
6. http://62.210.98.10/actualites/economie /article/prix-alimentaires-la-faute-a-qui-121539
7.C.E. Chitour. Manger ou conduire, il faut choisir.
8.H Lakhdari Ayad: Les conséquences du changement climatique en Algérie: 5e colloque: Changements climatiques et développement durable, Hammamet 15-17 juin 2009.