mercredi 19 décembre 2012

Climat : l'Europe, dindon de la farce ?


Au terme de deux semaines de discussion ponctuées par des séances marathon de négociations de dernière minute et au delà, la Conférence sur le climat de Doha au Qatar a finalement abouti à un accord. Certains y verront le signe que le processus amorcé de depuis Rio en 1992 ou Kyoto en 1997 continue et pourrait mener un jour à une convention internationale bien plus importante. En effet, dans la résolution finalement « adoptée » contre des objections majeures de la part de la Russie et de manière moindre de celle des Etats-Unis figure une continuation du Protocole de Kyoto jusqu'en 2020 et la perspective très vague d'un accord beaucoup plus global entre 2015 et 2020 ainsi que des mesures de compensation également peu précises pour les pays les plus pauvres victimes du changement climatique. Le problème est que les pays qui ont accepté de reprendre les obligations du protocole de Kyoto jusqu'en 2020 sont en majorité des pays européens puisqu'entretemps le Canada, la Russie et le Japon ont décidé de le quitter.

De plus, la position de l'Australie, seul pays extra-européen à figurer encore dans ce club de Kyoto n° 2, est extrêmement chancelante. En effet, la majorité parlementaire de la Premier ministre travailliste ne tient qu'à un fil et de toute manière des élections doivent se tenir d'ici au 30 novembre 2013. Or pour le moment, les travaillistes ne sont guère favoris des sondages et il est à peu près certain que la coalition libérale qui les remplacerait sortirait à ce moment du protocole de Kyoto. Cela laisserait les Européens seuls à supporter tout le poids de réductions de gaz à effet de serre planétaire jusqu'en 2020 ! ...
Lu sur Telos

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